Voici le rêve d’une auditrice reçu en 1979 par E.Perrot dans l’émission Les Rêves et la Vie, et édité dans l’ouvrage du même nom, pages 217-218.
Je me voyais monter un escalier en compagnie d’un enfant âgé d’une dizaine d’années , au visage imprécis, que je devais guider et, à chaque marche, je m’arrêtais très fatiguée, pour reprendre l’ascension péniblement, en me cramponnant à la rampe, afin de me hisser avec effort, degré après degré, tout en gardant un oeil vigilant sur l’enfant qui me précédait tout en sollicitant mon aide. Puis, tout à coup, sans comprendre comment cela se fit, je me vis atteindre avec facilité et aisance le haut de l’escalier.
Ensuite me voici en présence – du Président de la République – avec qui j’échange quelques banalités sans importance, puisque je ne garde aucun souvenir de notre entretien. Ce dont je me souviens par contre, c’est d’entrer sur ses pas dans une salle immense où se trouvait une multitude de jeunes femmes, ses secrétaires. A son arrivée toutes viennent lui faire une révérence avec beaucoup de cérémonial, et je m’ étonne à haute voix de ce protocole : son importance ne m’apparaît pas et ces cérémonies me semblent exagérées. Faisant cette réflexion, voilà que je scandalise toutes les personnes qui sont autour de moi. De l’avis général, ma conduite envers le Président des français manque à toutes les règles de la bienséance, ce dont je me soucie peu. J’explique que , selon moi, le Président est une personne comme tout le monde, qu’il possède, en plus des autres, une chance qui l’a favorisé.
D’après E.Perrot :
Enfant intérieur, personnalité renouvelée, symbole de ce centre secret de l’être humain que Jung appelle le Soi. C’est la force nouvelle, le principe et le terme, la pierre philosophale, le soleil intérieur. Cet enfant est il réellement éternel, divin ?
Le problème de la rêveuse a été de gravir l’escalier de la vie, plus que de descendre dans les profondeurs.
Le Président est déprécié car la rêveuse a fait une expérience beaucoup plus intime et plus profonde de la réalité supérieure.
De même lorsqu’on passe du concept du Dieu extérieur, tout puissant à cette semence d’immortalité qui est en nous.