Ce rêve est rapporté par Marie-Louise von Franz dans « L’Homme et ses symboles » page 223.
Avec quelques compatriotes je monte un escalier menant au grenier d’un musée où il y a un hall peint en noir ressemblant à une cabine de bateau. Une femme d’âge mûr et d’apparence distinguée ouvre la porte. Son nom est X, fille de X (X était un héros national du pays du rêveur qui avait tenté de le libérer quelques siècles plus tôt et qu’on pourrait comparer à Jeanne d’Arc ou à Guillaume Tell. En réalité X n’avait pas eu d’enfant) Dans le hall, nous voyons le portait de deux dames en robes de brocart fleuries. Pendant que Mlle X nous commente ces tableaux ils s’animent subitement. D’abord les yeux qui semblent vivre, puis la poitrine qui respire. Les gens sont surpris, et vont dans une salle de conférence où Mlle X doit leur parler de ce phénomène. Elle dit que par l’intuition et le sentiment elle a réussi à donner la vie à ces portraits. Mais quelques personnes s’indignent et disent que Mlle X est folle. D’autres quittent la salle de conférence.
Selon le rêve, et selon Marie-Louise von Franz, la libération ne doit pas actuellement se faire par celle de son pays extérieur mais doit être effectuée par l’anima – ici cette femme d’age mûr – qui l’accomplit en donnant vie aux images de l’inconscient, dont elle est la personnification féminine. On considère souvent celles ci comme des restes morts du passé – d’où le déroulement dans le musée, et même dans son grenier – jusqu’à ce qu’on découvre qu’elles sont vivantes et significatives. Les gens qui s’indignent représentent l’aspect du rêveur qui est influencé par l’opinion collective, dans sa résistance à l’inconscient, minimisant l’importance de celui-ci face à la gravité des événements de ce monde. Or lorsqu’un individu se consacre à l’individuation, il a fréquemment une influence contagieuse positive sur ceux qui l’entourent.